La chasse aux « riches » et le mépris affiché envers les entrepreneurs me rappellent une page sombre de notre histoire : la révocation de l’Édit de Nantes en 1685 par Louis XIV, qui a poussé 300 000 Français sur le chemin de l’exil.
Mais pas n’importe quels Français : des artisans hautement qualifiés, des commerçants, des banquiers, des intellectuels… Bref, une large part de l’élite économique et industrielle de la France (protestante pour l’essentiel). Parmi eux, Denis Papin, inventeur de la machine à vapeur, qui partit en Angleterre… offrant ainsi au Royaume-Uni une avance considérable dans la révolution industrielle.
Le scénario est immuable : un pays qui chasse ses talents et ses élites finit toujours par s’appauvrir. Toujours.
Ainsi va la France, hier comme aujourd’hui. Combien de « Denis Papin » modernes perdons-nous par nos divisions et par notre incapacité à valoriser ceux qui prennent des risques ? Plutôt que de nous enfermer dans une stérile lutte des classes, ayons le courage de regarder le vrai problème en face : la France est sur-administrée, sur-fiscalisée, sur-endettée… pendant ce temps, l’État, obèse et sclérosé, n’assure plus ses missions essentielles.
On dit que l’histoire se répète toujours, mais il n’appartient qu’à nous de faire mentir ce dicton.
Merci à Darius Rochebin et à LCI de m’avoir permis d’exprimer cette conviction sur son plateau.
Rafik Smati