L’humanité vit l’accélération la plus fulgurante de son histoire. IA, robotique, biotech, quantique, énergie, guerres de données, frontières du réel qui vacillent… Tout bouge, tout s’accélère.
Et nous ?
On débat du projet de budget de François Bayrou. On s’écharpe sur un plan d’économies nécessaire mais flou, que certains qualifient à tort « d’austérité ». À gauche comme à droite, on aligne les yaka-fokon en désignant des boucs émissaires faciles : tantôt les patrons, tantôt les retraités, tantôt les immigrés, tantôt les chômeurs…
Mais personne, absolument personne, n’ose affronter l’avenir. On fait de la politique avec les mots d’hier, de la stratégie sans vision. On gère l’instant, alors que l’Histoire s’emballe.
Pendant ce temps, la Chine arme ses intelligences artificielles, et les États-Unis connectent les cerveaux aux machines. Que fait l’Europe pour relever ce défi historique ? Elle régule. Elle norme. Elle attache des bouchons aux bouteilles plastiques. Voyez-vous, je suis profondément européen, mais j’ai mal à l’Europe quand elle passe ainsi à côté de l’Histoire, incapable, elle aussi, de regarder l’avenir en face.
Et pourtant, les talents, nous les avons. Les ingénieurs, les mathématiciens, les entrepreneurs sont là. Mais rien ne sera possible si nous ne réalisons pas, maintenant, une révolution copernicienne : sortir enfin de la société de la précaution pour embrasser une société du risque, de l’invention, du mouvement, de l’audace.
Oui, il est urgent de sortir de cette gestion boutiquière du déclin ! Urgent de dépasser les querelles stériles. Urgent de refaire de l’audace et de l’innovation notre horizon collectif. Tel est le message porté par Rafik Smati sur le plateau de LCI.