On croit souvent que les entrepreneurs sont tous des nantis, des privilégiés et des milliardaires en puissance. Invité aujourd’hui par Éric Brunet sur LCI, j’ai voulu rappeler quelques évidences :
– La plupart des entrepreneurs français sont des petits patrons, souvent seuls face à tout. Beaucoup d’entre eux renoncent à se payer pour sauver leur entreprise ou préserver leurs salariés. Loin d’être ceux qui s’enrichissent sur le dos des autres, ils sont bien souvent la variable d’ajustement de leur propre compte de résultat.
– Contrairement aux procès d’intention qu’on leur fait, les entrepreneurs ne rêvent pas d’un monde sans impôts ni sans règles. Ce qu’ils demandent, c’est un cadre fiscal et réglementaire stable et prévisible, pour pouvoir investir, recruter et se projeter dans l’avenir. Or, depuis la dissolution de juin 2024, c’est l’incertitude qui domine.
– N’oublions jamais que les entreprises françaises paient le record mondial de charges sur les salaires : 48 % en France, contre 25 % en Allemagne et 20 % au Royaume-Uni. Résultat : un coût du travail particulièrement élevé pour un salaire net au rabais. Tout le monde y perd : l’entreprise en compétitivité et le salarié en pouvoir d’achat.
– Et pourtant, malgré cet environnement hostile, la France reste un grand pays d’entrepreneurs. Dans nos villes, nos campagnes et dans les quartiers populaires, des jeunes rêvent encore de créer, d’innover, de bâtir. Mais de plus en plus d’entre eux rêvent aussi… de le faire ailleurs.
Bref, je le dis, et je le répéterai autant qu’il me sera donné l’occasion de le faire dans les médias : les entrepreneurs français sont des héros !
Rafik Smati