« Trouver un job en traversant la rue ». Une formule qui fait réagir, mais qui surtout dit une vérité : un jeune urbain en bonne santé n’a aujourd’hui aucune raison objective d’être au chômage.
Comment en sommes-nous arrivés là ? Nous payons aujourd’hui 2 grandes lâchetés politiques :
1) Les décennies de démagogie égalitariste ont installé l’idée que le travail était une contrainte et un fardeau dont il fallait s’émanciper au plus vite au nom du progrès social. Retraite à 60 ans, 35 heures, discours sur la souffrance au travail… Le temps libéré est devenu une promesse politique au détriment du sens du labeur, de l’effort, et de ce qu’il offre : dignité, autonomie, fierté.
2) Parallèlement, l’école a cessé de préparer à la réalité. La doctrine mitterrandienne a offert le bac à tous, valorisé les diplômes au détriment des compétences, et méprisé les filières manuelles, reléguées au rang de sous-métiers. Résultat : des cohortes de jeunes diplômés en sociologie ou en histoire de l’art durablement inemployables, pendant que le bâtiment, la mécanique ou l’artisanat manquent de bras.
Avec l’IA, ce divorce entre la formation et l’économie deviendra plus cruel encore. Ce ne sont pas les mains qu’elle remplacera, mais des tâches intellectuelles répétitives, dont beaucoup sont aujourd’hui assurées par des diplômés surqualifiés mais vulnérables.
Il est urgent de remettre le réel au centre. De réconcilier travail, éducation, et avenir.
Le temps presse.
Extrait de l’intervention de Rafik Smati sur le plateau de David Pujadas sur LCI.