La France souffre d’une culture technocratique écrasante qui étouffe l’initiative. Il devient aujourd’hui urgent d’insuffler l’esprit entrepreneurial partout : dans les administrations, dans les politiques publiques et jusqu’au sommet de l’État.
En effet, tout oppose l’inertie technocratique et l’esprit entrepreneurial :
1) L’horizon de temps. Le technocrate a le regard rivé sur le court terme, l’entrepreneur pense sur plusieurs années.
2) Le rapport au risque. Dans l’action publique, les décisions sont souvent retardées, édulcorées, évitées pour ne froisser personne. L’entrepreneur, lui, sait que l’innovation passe par l’audace. Sans prise de risque, il n’y a pas de progrès.
3) Le rapport à l’échec. Quand un entrepreneur se trompe, il apprend de ses erreurs et ne les reproduit pas. Le technocrate, lui, répète invariablement les mêmes erreurs en espérant à chaque fois un résultat différent.
4) L’agilité. Le technocrate s’enlise dans des process rigides et des arbitrages interminables. L’entrepreneur, lui, réajuste sans cesse son modèle et s’adapte aux mutations du monde.
5) La frugalité. Là où le technocrate dépense sans compter, l’entrepreneur sait que chaque euro investi doit créer de la valeur.
Voilà pourquoi Rafik Smati affirme que les valeurs de l’entrepreneuriat doivent irriguer l’État et les politiques publiques. Et cela bien au delà des personnalités qui sont aux commandes (Rafik Smati répondait à une question de David Pujadas qui lui demandais s’il accepterait Bercy si on le lui proposait). Car sans audace, pas de progrès. Sans agilité, pas de mouvement. Sans vision, pas d’avenir. L’inaction fige, la lourdeur freine, la peur condamne. Seules les nations qui osent, innovent et s’adaptent écrivent l’avenir.